« Pendant trois jours, le lycée La Mennais de Ploërmel accueille en résidence la compagnie Passages piétons. En échange, un extrait du spectacle de slam va être présenté aux lycéens.

Dans l’amphithéâtre du lycée La Mennais, à Ploërmel, la musique résonne. Émilie Sciot joue avec son micro, jongle avec les mots. « Oui, c’est bien, cela me plaît ainsi. On va le reprendre après une courte pause », s’enthousiasme l’autrice, la slameuse, la chanteuse et porteuse du projet de la compagnie Passages piétons de Pleucadeuc.

Un accueil contre un spectacle

De samedi 12 janvier à lundi 14 janvier, Émilie Sciot, Olivier Villon, beatmaker ou créateur de sons qui vient de rejoindre la compagnie, et Marolito, guitariste, sont en résidence au sein de l’établissement scolaire. « Durant ces trois jours, nous refaisons des morceaux, nous en créons des nouveaux et nous répétons notre spectacle. Le travail ne manque pas. Je suis contente, c’est un bel aboutissement », confie l’autrice.

En échange de cet accueil, lundi après-midi, la compagnie va présenter un extrait de son spectacle durant 45 minutes à l’ensemble des élèves de Terminale.

Pouvoir créer des ateliers

Le projet de Passages Piétons, compagnie affiliée à la ligue de Slam de France, est en préparation depuis 2016. « Au départ, ce dernier était plus acoustique pour devenir davantage électro aujourd’hui. Nous faisons du Spoken Word, c’est-à-dire que la musique est présente pour appuyer mes textes, pour mettre en valeur la poésie. » Pour les artistes, c’est une façon de rendre plus accessible et contemporaine les différents textes.

Une formule qui a probablement séduit Ronan Petton, le directeur du lycée La Mennais, qui a mis à disposition l’espace de son amphithéâtre. « En plus de partager mes textes avec les lycéens, mon souhait serait de pouvoir mettre en place, dans ce lycée, des ateliers », émet la slameuse.

Un album en projet

Entre 2019 et 2020, une nouvelle étape se profile pour la compagnie. Elle va passer en studio pour donner naissance à un album. «  Ce plaisir de partager suscite l’envie de poursuivre, nous ne sommes jamais réellement au bout de notre projet. »

Mais pour l’heure, le temps défile. Il faut se remettre au travail. Les textes, avec humour, avec rage, défilent et parlent de sujets actuels. « Des migrants, de la politique, du masque social, de l’intime… Avec mes mots, j’aime gratter ou cela chatouille », conclut Émilie, enjouée. »

Ouest-France Dominique LE LAY. Publié le 12/01/2019